Raphaël Pasche

Die Vogelpredigt (Clemens Klopfenstein, 2005)

En dépit d’une image négligée que le discours du film voudrait justifier en arguant du manque de moyens financiers, Die Vogelpredigt présente un intéressant questionnement sur les figures de l’acteur et de l’auteur. Le film met en scène Max Rüdlinger et Polo Hofer, ainsi que Clemens Klopfenstein dans leurs propres rôles d’acteurs et de réalisateur. Trio uni par plusieurs collaborations, Rüdlinger et Hofer ont aussi une carrière extracinématographique (star de série TV et musicien) avec laquelle le film dialogue. On savoure aussi la déconstruction de l’icône Ursula Andress, ancienne James Bond girl qui, aujourd’hui septuagénaire, incarne la Vierge Marie. Bien que le réalisateur-personnage meure et que la caméra tombe au sol – jeu hypertextuel (on pense à des films comme C’est arrivé près de chez vous ou Le Projet Blair Witch) permettant de s’interroger sur les genres cinématographiques –, le réalisateur de Vogelpredigt continue à tourner, affirmant ainsi en fin de compte sa suprématie. A la suggestion de Max qui propose de faire un film de genre populaire et vendeur, avec du sexe et un crime,Klopfenstein répond par un « film d’auteur ».